Moera Lucy
Johns

ft katie cassidy @ Foolish Pleasure.

vingt-trois ans ◊ célibataire ◊ journaliste ◊FREE Je connais mademoiselle Johns depuis bien longtemps. Il se trouve qu’elle est même la première fille que j’ai trouvée, un matin, dans le lit de mon fils. Ces deux-là ont eu une histoire, mais celle-ci importe peu. Déjà à l’époque, elle avait le charisme des plus grandes. Et le physique, aussi. D’après ce que je sais, elle n’a pas été au bout de ses études, arrêtant l’université après une petite année pour se lancer dans une carrière de mannequin. En toute franchise, je trouve qu’il aurait été dommage de gâcher un tel potentiel. Je suis pourtant un franc partisan des études, mais dans son cas, la réalité de la chose était bien trop frappante : Lucy était faite pour ça. Alors qu’elle n’a pas été ma surprise quand je l’ai retrouvé, il y a un an de ça, devant la porte de mon bureau. Selon ses dires, après quatre années sur les podiums du monde, elle a préféré se poser. D’après mes sources, l’histoire est bien plus complexe que ça, mais elle ne me regarde pas, elle non plus. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est douée. Qu’elle a toujours eu l’œil, qu’elle a toujours su avoir les informations, si possible avant tout le monde. Elle voulait prouver qu’elle en avait, je lui ai donné sa chance, elle a commencé en bas de l’échelle en tant que pigiste assistante au service mode. Bien sûr, quel autre ? Et bien vite, elle a su écraser les autres par son talent. Huit mois plus tard, elle était promu journaliste officielle de la partie mode. Et je ne regrette pas mon choix, quoi qu’on en dise. Son comportement m’importe peu… elle fait son métier, et le fait plus que bien. Point. Caractère espiègle sarcastique bornée attachante sûre d'elle

Une vieille histoire

raphaël m. ashmore - ian somerhalder :« Lucy, y a ton boy qui t’attend dehors… » Ils étaient jeunes, beaux, et inconscients. « Tu devrais vraiment changer d’expression ! Ne m’attendez pas ce soir, j’aurais mieux à faire. » Un clin d’œil à son amie, et la voilà déjà dévalant les marches du lycée quatre à quatre. Deux ans qu’ils étaient ensemble, deux ans qu’ils formaient le couple phare du bahut. Raphaël était là, appuyé contre le capot de sa voiture, l’air ailleurs. « J’espère que tes parents ne sont pas là ce soir… » Cette voix, ce regard, elle venait de passer ses bras autour de son cou avant d’y déposer un baiser qui parlait de lui-même. « Il n’y aura que toi et moi ! » Posant les mains sur la taille de sa petite amie, le jeune homme lui donna ce sourire qui lui soulevait toujours le cœur. « Ça va ? T’as pas l’air bien… » « Non non, ça va… juste Billie qu’est un peu bizarre en ce moment, mais ça ira. » Il ouvrit la portière de sa voiture pour la laisser monter. Elle n’allait pas creuser le sujet, cette fille et lui étaient amis depuis longtemps, rien de plus apparemment, alors ils étaient en mesure de régler leurs problèmes sans qu’elle s’en mêle. Et Lucy avait plus important à penser. « Non Raph’, non ! » Et une claque, dans la volée. Elle avait les larmes aux yeux, ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre. La remise des diplômes était dans une semaine, et il disait vouloir prendre ses distances. En d’autres mots, s’étaient fini. Alors oui, il était étrange depuis quelques semaines, mais elle s’accrochait à lui comme un bateau à son ancre. Ils s’aimaient, ils allaient aller à la fac, fonder quelque chose bordel ! « C’est à cause d’elle, hein ? T’avais promis Raphaël, y a rien entre nous, c’est juste une amie précieuse, tu te souviens ? Mais parle bordel, parle ! » Elle le frappait plus que de raison, convaincue que Billie y était pour quelque chose. Elle avait entièrement raison, seulement il ne se sentait pas capable de lui dire une telle chose. Parce que quoi qu’elle en pense, Lucy avait compté. « Moe… » « …ne m’appelle pas comme ça… tu n’en as plus le droit. » Après plus de deux ans d’une relation passionnelle, tout était fini. Et elle le haïssait. « Les promesses, tu te souviens ?... retiens celle-là : tu le regretteras, Raphaël. Je te promets que tu le regretteras. » Et elle était partie sans plus lui laisser le temps de s’excuser. Quelques semaines plus tard, il apprenait qu’elle changeait d’université pour la rentrée prochaine. Adieu, en somme.

« Lucy ? » Elle était assise sur son bureau, et ne tarda pas à venir dans ses bras le temps de quelques secondes, lorsqu’il entra dans son bureau. Non, de toutes les possibilités du monde, celle-ci était la plus dure à croire. « Dire que je ne pensais pas te trouver là serait un mensonge… tu as une heure ? J’aimerais qu’on aille prendre un café. » Depuis quelques temps, il n’avait pas vraiment l’âme à sortir. Quatre années s’étaient écoulées. Billie et lui s’était mis ensemble, avant qu’elle ne s’en aille pour l’Afrique, le laissant seul dans une situation bancale, avec le cœur en miettes. Mais Lucy… aller savoir pourquoi, il a accepté. Peut-être par remord du passé. Il ne s’attendait pas à l’histoire qu’elle allait lui raconter, surtout pas à ce qu’elle fasse parti du journal depuis un mois déjà – sans qu’il en soit vraiment informé. La haine qu’elle avait contre lui semblait s’être envolée, mais il restait craintif d’une femme qu’il n’avait que trop connu. Et pourtant, elle a été là, pendant l’absence de Billie. Elle l’obligeait à sortir, le faisait rire. Puis elle est rentrée. Et tout a changé. Lui, d’abord. Lui pardonnant son absence bien trop facilement au goût de Lucy. Les vieux souvenirs remontants. Et cette promesse, qu’elle lui avait faite… et si, finalement, elle ne s’était rapprochée de lui que pour mieux le détruire ? Et si, au fond d’elle, elle ne le voulait pas que pour elle, comme avant ?...