« Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort.»
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Salut ! Vous m’avez surement reconnu. Vous avez déjà dû me voir à la télévision, dans des émissions politiques plus précisément. Et non ! Vous ne vous trompez pas, c’est bien moi, en chair et en os. Vous voulez connaitre mon histoire, parfait ! Il ne vous reste plus qu’à écouter car ce n’est pas tous les jours que je déballe ma vie.

Je me présente Alisa-Kathe Ashmore, née O’Connor. Je suis l’aînée d’une famille de quatre enfants dont un garçon –Julian- et deux filles, des jumelles –Sarah et Jenny-. De toute ma famille, Julian est celui avec qui je m’entends le mieux, on se ressemble beaucoup lui et moi et j’ai la chance qu’on se comprenne qu’à demi-mot, pas besoin de grands discours entre nous. Quand l’un n’est pas bien, l’autre le ressent tout de suite et trouve les mots adéquats pour l’apaiser. Quant à Sarah et Jenny, notre relation se résumerait à la guerre froide, chacun protégeant ses biens sans jamais vraiment déclarer la guerre. Pourquoi on ne se supporte pas ? Très simple : nous sommes demi-sœurs, la même mère mais, un père différent. A ça, vous me répondrez que Julian est aussi mon demi-frère mais, que lui et moi on s’adore. Je vous direz qu’à cette équation se rajoute une autre variable : Jackson Ethan O’Connor, mon beau-père. Un homme tout à fait charmant, respectable, gentil, adorable, prêt à tout pour aider son prochain. Un homme que j’ai aimé du premier regard si je peux m’exprimer ainsi. Je n’étais encore qu’une enfant lorsqu’il a épousé ma mère, il s’est toujours très bien occupé de moi, encore plus quand ses enfants sont venus au monde. Et son comportement n’était pas pour plaire à tout le monde, ma mère la première : Agathe. Avec elle, rien n’était facile, au contraire. Elle me reprochait le départ de mon père, James mais comment aurais-je pu être la raison de son départ puisque je ne me souviens pas de lui.

Donc, résumons la situation : Jackson et Julian étaient de mon côté et le sont encore aujourd’hui tandis que ma très chère mère et ses filles sont contre moi. Vous avez bien entendu, contre moi car quoique je fasse, ce n’est jamais bien pour elle, quoi que j’entreprenne, ma mère prend un malin plaisir à tout faire pour contrecarrer mes plans. Mais, passons.

Les années passèrent et la vie au sein de ma famille n’était pas toute rose, toujours peuplées de conflits mais en cette année, l’année de mes seize ans, tout bascula. Alors que ma famille était sortie faire un tour en « famille », j’étais restée à la maison et c’est là que tout changea. J’avais découvert dans l’un des placards un carton rempli de lettres et curieuse comme j’étais, je les ai ouvertes et à ma grande surprise, elles m’étaient toutes destinées, écrites de la main de mon père. Je vous laisse imaginer dans quel état je me trouvais en apprenant la vérité. Mon père n’avait jamais eu l’intention de m’abandonner, bien au contraire, tout ceci n’avait été qu’une idée de ma mère. Elle ne voulait plus de lui dans sa vie, elle le fit donc sortir de la mienne aussi, me répétant sans cesse que j’était la cause de son départ pour me dissuader de poser des questions ou de faire des recherches et elle avait réussi jusqu’à aujourd’hui.

Suite à cette nouvelle, je quittais la maison familiale, mettant un terme aux relations que j’entretenais avec cette femme qui se disait être ma mère mais gardant néanmoins contact avec Julian et Jack’. Ce dernier m’a même aidé à trouver un studio pour m’installer et à renouer contact avec mon père.
Ah oui, j’ai omis de vous dire que je suis née et ai vécu à New York, très belle ville d’ailleurs que j’affectionne particulièrement.

Bon revenons aux choses sérieuses. Dès que j’ai eu terminé le lycée, je me suis inscrite à l’université, j’ai intégré les meilleures écoles de New York pour faire des études de droit. Un domaine dans lequel j’excellais, ce n’est pas de la prétention, j’étais bonne dans ce domaine, j’avais fait mes preuves. Mes efforts ont bien payé puisque je me suis retrouvée invitée dans des émissions politiques pour défendre mes opinions.

C’est aussi pendant mes études supérieures que j’ai fait la connaissance de celui qui deviendrait plus tard mon mari. Gabe était un étudiant en journalisme, en troisième année, lorsque j’ai fait sa connaissance. Au départ, cela ne devait être qu’une histoire d’une nuit, enfin pour lui mais, ce qu’il ignorait c’était que je n’étais pas une fille facile, non ! Je me suis accrochée, je dois avouer que je suis tombée sous son charme dès le premier regard. Vous me direz surement que c’est digne d’un roman à l’eau de rose et je vous répondrez que c’est mon roman à l’eau de rose et je n’y changerais rien.
Deux ans plus tard, je devenais Mme Ashemore, pour mon plus grand plaisir. On s’entend bien, on se comprenait sans avoir à se parler mais, la vie n’était pas toute rose comme vous vous en doutez. Avec deux caractères comme les nôtres, les disputes y vont bon train cependant, les réconciliations ne sont que plus plaisantes. Notre bonheur ne fût que plus grand à la naissance de notre fils Rafaël.
Moi qui jusqu’à présent n’a vécu qu’à New York, j’allais déménager avec l’homme de ma vie et notre fils pour Los Angeles. Gabe avait des projets autres que simple journaliste dans le New York Times. Non pas que ce travail soit banal, loin de là mais, comprenez-moi, il avait besoin de faire ses preuves, besoin de montrer ce dont il était capable alors, on a tout quitté pour le suivre. Je croyais en lui, je savais qu’il y arriverait et pour ma part, exercer la politique à New York ou à Los Angeles n’était pas un gros problème. Dans ce milieu, tant qu’on était sûr de soi, capable de défendre ses opinions et qu’on avait le numéro des bonnes personnes, ce n’était pas un problème.

N’allez pas croire que je me suis faite un nom et une place dans le monde de la politique grâce à deux, trois noms, je me suis battue pour en arriver là où j’en suis aujourd’hui et je dois vous dire que sans mon travail, je ne serais plus là. Car oui, il ne me reste plus que mon travail pour m’accrocher. Je ne vous mentirez certainement pas, mon mariage bat de l’aile depuis quelque temps déjà, avec Gabe ce n’est plus comme avant, la vie est devenue beaucoup trop monotone, lui qui n’aimait pas la routine et qui arrivait à me mettre dans tous mes états d’un simple regard.

Beaucoup de gens me conseillerait de divorcer, de changer de vie, de tout quitter et de reprendre ma vie en main mais, ce n’est pas aussi facile que ça. Lui et moi on se connait depuis trente ans, vous imaginez. Plus que ma famille elle-même. Gabe me connait mieux que personne et je le connais mieux que personne. Et laissez-moi vous dire, je ne suis pas sûr de pouvoir supporter une séparation. Ceci dit, la solitude n’est pas la vraie raison, il y a autre chose qui me pousse à me battre : l’envie d’avoir un autre enfant mais shut, il n’est pas au courant. Vous savez à mon âge, il y a des risques que ça ne marche pas mais, qui sait. Après la naissance de Rafaël, on n’en a jamais reparlé, beaucoup trop préoccupés par nos carrières respectives mais, aujourd’hui, ce rêve me bouffe de l’intérieur.
En attendant d’en parler avec mon cher et tendre et de régler nos problèmes de couple, je me consacre à ma passion : la politique. Ca fait un an que j’ai été embauchée dans une émission politique où je dois défendre mes opinions contre un adversaire aux opinions opposées. Vous connaissez surement la série « Brother & Sister » et bien vous voyez Kitty Walker et son travail à la télé, c’est à peu près la même chose à quelques détails près.