♦ WELCOME TO HONOLULU ♦

« J’habite Honolulu » « Honolulu, à Hawaii ? T’es sérieuse » « Oui… » « La chance ! C’est le rêve de vivre sur une île pareille t’a du soleil toute l’année, c’est le paradis ! » « Oui si on veut ». Les préjugés. Beaucoup voit évidemment ma ville natale comme une ville simplement touristique, où il fait bon vivre parce qu’on ne connait pas la neige ou le froid. Ma vie est pourtant là bas la même que n’importe quel habitant de Los Angeles, Londres, Paris ou je ne sais où encore. Evidemment, le cadre n’est pas le même mais je me lève tous les jours pour aller à la faculté, mon voisin prend tous les matins sa bagnole pour se rendre au centre ville pour travailler, il a droit à des bouchons interminables aux heures de pointe, certaines personnes vivent aussi à cent à l’heure, sont stressées par le temps, les gosses pleurent quand même quand ils doivent aller à l’école. Bref, Honolulu c’est la même vie que dans n’importe quelle ville.

Je reconnais cependant que le cadre est idyllique. Et que bien que les habitants de la ville affrontent tous les jours le stress des transports, du boulot ou tout autre problème, ils savent qu’à deux voire trois kilomètres de chez eux, ils peuvent se rendre à la plage ou au contraire, ils peuvent aller se perdre dans les profondeurs de l’île pour se ressourcer. C’est ça pour moi le paradis. Cependant, on ne peut pas en profiter tous les jours non plus et puis, il faut dire qu’à force d’y habiter, on peut être vite lassé de tout ça. Du moins, on ne se rend plus compte de la chance qu’on a. Nous, habitant d’Honolulu avons, nous aussi, la routine qui s’installe dans notre vie, les difficultés financières qui nous touchent tout autant que sur le continent, le stress de ne pas réussir ses examens, de ne pas être diplômer, de ne pas obtenir ce nouveau job tant convoiter. Et puis, nous aussi nous partons en vacances. Oui parce que j’ai eu droit à plusieurs remarques du style genre « c’est cool t’a même pas besoin de partir en vacances, t’es en vacances toute l’année ». Non abruti, moi aussi j’ai besoin de quitter cette île parfois pour oublier mes problèmes, pour prendre l’air, me dépêtrais de ma famille un peu trop lourde, de mon petit copain idiot, de mes amis complètement barge. Evidemment, mes vacances je les passe plutôt dans une grande ville telle que Londres, Los Angeles, Paris ou encore dans un lieu complètement baumé au fin fond du Texas ou je ne sais où encore. Mais c’est sûr, je ne partirais pas aux Bahamas ou à Tahiti en vacances.

C’était mon petit coup de gueule du jour. J’avais envie de montrer au monde entier que, même sur une île, ma vie n’est que des plus banales. Et vous vous en rendrez très rapidement compte une fois que vous aurez rejoint cette île.